1972

Espagne : Création d’une école d’anglais à Saint Jacques de Compostelle, 27 ans 

  • recherche des locaux
  • recrutement des professeurs
  • publicité et actions marketing pour obtenir les étudiants (200 inscrits la première année en 1 mois)
  • création de cours d’anglais pour enfants de 3 à 10 ans

A 20 ans, un jour je me suis dit « j’aimerais bien être directrice de quelque chose avant 30 ans ! » Et puis je n’y pensais plus vraiment. Mais je crois que mon inconscient ne l’avait pas oublié !

Je suis partie en Ecosse comme « assistante de français » pendant les études d’anglais à la Sorbonne. Ceci pour plusieurs raisons :

  • La première et la plus importante est que j’avais conscience d’avoir encore un fort accent français, et pour une future professeure, ce n’était pas l’idéal !
  • La deuxième, c’est que je voulais me « tester » comme enseignante avant d’aller plus loin dans des études pour enseigner à mon tour.
  • La troisième (last but not least, comme on dit en anglais), c’est que je commençais à littéralement étouffer dans ma famille, et que l’anglais était un prétexte pour « prendre de la distance ».

En septembre 1968, je devais travailler au Laboratoire de Langues de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, et ma future directrice m’avait suggéré de rafraichir mon espagnol. J’avais donc cherché et trouvé (dès les vacances de Pâques 68) un job d’été à Alicante, comme accompagnatrice d’un organisme de vacances linguistiques.

J’ai passé quelques jours à Madrid que j’ai découvert à cette occasion. Au lieu d’aller visiter les musées, je suis allée voir des écoles de langues, entre autres l’Institut Français qui était à l’époque calle Marques de la Ensenada …

Deux visites, deux offres d’emploi !

Quand j’ai vu qu’il était si facile de travailler là-bas, j’ai décidé d’y rester au moins un an. C’est ainsi que j’ai commencé à travailler dans une école privée d’anglais pour adultes dès septembre 1968.

Très vite, j’ai eu des responsabilités.

Puis j’ai décidé de me perfectionner et j’ai été recrutée par une Ecole d’Application Linguistique à Genève, où j’ai vraiment appris mon métier. La directrice pédagogique du département de français langue étrangères (FLE) était Marie-Madeleine CHICLET, qui a épousé plus tard Paul RIVENC. Le directeur du département d’anglais était Nicolas FERGUSON,le fondateur du CEEL. Je suis toujours en contact avec ces deux personnes.

L’été 1972, je faisais un stage pour professeurs d’espagnol à l’université de Salamanca, quand mes anciens directeurs de Madrid (CELMA) ont fait 400 kms pour venir me proposer de lancer une antenne en Galice : à St Jacques de Compostelle exactement.

Pourquoi pas me suis-je dit !

Et à ce moment -là, m’est revenu en mémoire le flash de mes vingt ans « j’aimerais bien être directrice de quelque chose avant 30 ans ! » J’ai pensé « 3 ans d’avance sur le programme » car je n’avais que 27 ans à l’époque puisque je suis née en 1944 –

Je suis arrivée en plein mois d’Août à Santiago de Compostela où j’avais déjà passé quelques jours pendant mon séjour madrilène. C’était l’année sainte, c’est à dire que lorsque le 25 juillet (fête de St Jacques, le patron de la ville) tombe un dimanche, il y a de grandes festivités tout l’été. Les hôtels étaient bondés, j’ai trouvé une petite « pension ». Et je me suis mise à la recherche d’un local. Que j’ai trouvé très rapidement.

En septembre, j’ai passé un rédactionnel dans le Correo Gallego, journal local (j’ai encore une copie). Une douzaine de professeurs et 200 élèves sont « tombés du ciel ». J’avais observé l’organisation de l’école de Genève et j’ai « dupliqué ». Instituant des réunions pédagogiques toutes les semaines et créant déjà une convivialité entre les professeurs de 10 nationalités différentes.

J’ai aussi eu l’idée de créer une fédération d’écoles de langues de différentes villes d’Espagne et nous avons eu la première réunion en Asturies à mon initiative.

J’ai passé deux des plus belles années de ma vie, et j’ai donné naissance à mon fils, Vladimir David Antonio dont le père est espagnol.

Je suis rentrée en France (septembre 1973, peu après la mort d’Allende au Chili) pour faire plaisir à mes parents qui avaient peur d’une autre révolution à la mort du dictateur Franco (il est décédé en 1975).

Je suis revenue une fois à Santiago de Compostela avec mon fils avant qu’il n’ait 6 ans et j’ai revu mon école.

 700 mots - sept 2025