LES QUATRE ACCORDS TOLTÈQUES
Les Quatre Accords toltèques (1999) est la traduction en français de « The Four Agreements« , un livre portant sur le développement personnel publié en 1997 par l’auteur mexicain Miguel Ruiz. Celui-ci y partage des règles de vie basées sur la culture toltèque, dont il est issu.
L’ouvrage soutient qu’il existe des croyances limitatrices qui privent les personnes de joie et créent des souffrances inutiles. Il donne quatre accords, ou règles, à suivre pour éviter ces souffrances et se libérer des attentes d’autrui et des croyances limitantes. Ces règles forment un code de conduite à appliquer au quotidien pour appréhender le monde de manière plus sereine et saine.
L’édition originale traite de quatre accords. Un cinquième est ajouté plus tard, en 2020.
Dès sa sortie, le livre rencontre un certain succès, se vendant à plusieurs millions d’exemplaires et étant traduit par la suite dans une cinquantaine de langues.
Selon la vision toltèque, le mot « accord » est relatif à ce à quoi les personnes ont donné leur accord. Selon cette vision, les croyances sont des milliers d’accords donnés à une vision de soi, des autres et du monde en général. Ces croyances se construisent essentiellement pendant l’éducation et agissent parfois de manière inconsciente. Ainsi, comme pour un code de lois, elles mènent l’individu à suivre de nombreuses règles qui dictent le comportement, fixant un cadre qui créent un filtre, enferment les gens dans une vision restreinte du monde.
ACCORD 1 : QUE VOTRE PAROLE SOIT IMPECCABLE
Le livre indique : « Parlez avec intégrité, ne dites que ce que vous pensez. N’utilisez pas la parole contre vous-même, ni pour médire sur autrui. »
L’idée de cet accord est d’être conscient de la puissance extraordinaire de la parole, cette dernière étant omniprésente dans la vie de chacun d’entre nous.
Cet accord invite à nous accepter tels que nous sommes et à accepter les autres tels qu’ils sont sans porter de jugement sur nous ou autrui3. Par impeccable, Miguel Ruiz entend qu’il faut parler sans pêché, selon les racines latines du mot (impeccabilis « qui n’est pas assujetti au péché »).
Prenons un exemple, un professeur de mathématiques dit à un enfant : « Tu es bête, tu ne comprends rien ! ». L’enfant va peut-être croire ces paroles et grandir avec le sentiment d’être mauvais en mathématiques, voir même en milieu scolaire, indépendamment du fait qu’il le soit ou non. Il perdra confiance en lui et ainsi rentrera dans un cercle vicieux qui ne fera que reproduire ce que l’on attend de lui.
ACCORD 2 : QUOI QU’IL ARRIVE, N’EN FAITES PAS UNE AFFAIRE PERSONNELLE
Il ne faut jamais prendre aucune situation personnellement. « Lorsqu’on fait de tout une affaire personnelle, on part du principe que l’autre sait ce qu’il y a dans notre monde, et on essaie d’opposer notre monde au sien », écrit Miguel Ruiz. Par exemple, lorsque quelqu’un nous insulte, il est primordial de s’en détacher.
Chacun a des représentations mentales différentes, nous percevons le monde de différentes manières. Cela est dû à notre éducation, nos expériences, nos croyances… Donc, quand une personne vous dit quelque chose de mal, elle vous transmet ses propres croyances, ses propres insécurités.
« S’accorder de l’importance, se prendre au sérieux, ou faire de tout une affaire personnelle, voilà la plus grande manifestation d’égoïsme, puisque nous partons du principe que tout ce qui arrive nous concerne ». Se résoudre à ne pas être le centre d’attention nous aiderait donc à nous éloigner de bien des conflits. Cet accord a pour but de nous apprendre à nous détacher de notre sentiment d’importance personnelle.
ACCORD 3 : NE FAITES PAS DE SUPPOSITIONS
« Le problème des suppositions est que nous croyons que ce sont des vérités. Chaque fois qu’on fait des suppositions, qu’on prête des intentions à autrui, on crée des problèmes », indique Miguel Ruiz. Selon lui, supposer quelque chose que nous ne savons pas peut nous mettre dans une situation très inconfortable car « nous imaginons quant aux raisons d’agir d’autrui, nous les interprétons de travers, nous en faisons une affaire personnelle, et nous finissons par créer tout un drame pour rien du tout ».
Nous faisons sans arrêt des suppositions, sans y faire attention, tant cette habitude est ancrée en nous. Ces dernières sont à l’origine de beaucoup de peine car à force de faire des suppositions, nous finissons par les croire. Nous interprétons des situations en leur donnant un certain sens, puis nous nous convainquons que ces interprétations sont le reflet de la réalité.
Le livre conseille d’oser aller vers autrui, de lui poser des questions, et également de lui exprimer nos vrais désirs. Il ne faudrait pas avoir peur ni de la réponse aux questions, ni du rejet concernant l’expression d’un désir : Miguel Ruiz juge que le risque est moins grand à s’exprimer qu’à se créer des films qui nous tourmentent et dégradent plus la relation qu’une réponse claire et nette.
ACCORD 4 : FAITES TOUJOURS DE VOTRE MIEUX
« Il ne reste plus qu’un seul accord, mais c’est celui qui transforme progressivement les trois autres en habitudes solidement ancrées en nous. Le quatrième accord concerne l’application des trois premiers : faites toujours de votre mieux », dit l’auteur. Pour lui, il faut s’appliquer dans tout ce que l’on entreprend afin de ne pas avoir de regret, de culpabilité, de frustration… Se donner pleinement dans ce que nous entreprenons nous évite des regrets. De même, Ruiz indique qu’il faut agir « simplement pour le plaisir d’agir » : « Si on aime ce qu’on fait, si on fait constamment de son mieux, alors on jouit pleinement de la vie. On s’amuse, on ne s’ennuie pas, on n’est pas frustré. »
ACCORD 5 : SOYEZ SCEPTIQUE MAIS APPRENEZ À ÉCOUTER
Un 5e accord toltèque a été ajouté en 2020 : « Soyez sceptique mais apprenez à écouter », exposé dans une suite du premier livre, Le 5e accord toltèque : La voie de la maitrise de soi, publié par Miguel Ruiz et son fils Don José Ruiz.
« Ne vous croyez pas vous-même, ni personne d’autre. Utilisez la force du doute pour remettre en question tout ce que vous entendez : est-ce vraiment la vérité? Écoutez l’intention qui sous-tend les mots et vous comprendrez le véritable message. ».
Ce cinquième accord est lié à une montée des fake news et de la sur-information, présentant en conséquence le doute comme indispensable, vis-à-vis de soi et des autres. Il permet de garder un certain esprit critique et ainsi affiner son jugement. Le doute n’est pas là pour tout remettre en cause, mais plutôt pour éviter les quiproquos et les conflits. Le cinquième accord affirme que tout message n’est en réalité que la partie immergée d’un iceberg. Selon cette vision, le doute permet de développer une réflexion plus profonde, une écoute plus qualitative et une communication plus appropriée. Ce scepticisme amènerait à prendre de la distance par rapport aux biais cognitifs qui construisent les jugement de valeurs et mènent aux emportements.
SOURCE
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Quatre_Accords_toltèques
Mise en ligne Mars 2024