Aimant les personnes, les idées et l’écriture, j’ai participé à de nombreux « ateliers d’écriture » et j’apprécie de pouvoir échanger idées et techniques.
Je publie ici quelques documents « libres de droit » …
A) DES ATELIERS POUR ÉCRIRE SUR SOI :
- Faire son autoportrait.
- Le portrait chinois.
- L’acrostiche.
- Jouer avec les noms.
- Les mots que j’aime / les mots que je hais.
- Faire un inventaire.
- Jouer avec les couleurs.
- Les associations d’idées.
- Fouiller sa mémoire.
- Écrire à partir d’une photo.
- Inventer son futur .
- Le testament poétique.
B) DES EXERCICES DE STYLE :
- Le pangramme.
- Les lettres imposées.
- La syllabe imposée.
- Le lipogramme.
- Le vers rhopalique.
- Le texte fendu.
- Le logo-rallye.
- Exercices de style.
- L’alphabet parlant.
- Assonances et allitérations.
- Les bouts-rimés.
- Écrire en rythme.
- La structure inductrice.
- Le calligramme.
C) DES JEUX SUR LE SENS :
- Le pastiche.
- La parodie.
- Parodie de fable.
- Filage de la métaphore (urbaines, surréalistes…)
- Expressions imagées.
- Détournement de sens.
- Répliques à imaginer, à compléter.
- Un mot pour un autre.
- Incipit.
- Nouvelle à chute.
- Titre imposé.
- Description de lieu imaginaire.
- Rédaction de plaidoyer
D) LE QUESTIONNAIRE DE PROUST
Répondez à ce questionnaire, en rajoutant si vous le jugez utile des items plus modernes (sport, cinéma…) Puis, à l’aide des réponses, devinez de qui il s’agit.
- Ma vertu préférée :
- Le principal trait de mon caractère :
- La qualité que je préfère chez les hommes :
- La qualité que je préfère chez les femmes :
- Mon principal défaut :
- Ma principale qualité :
- Ce que j’apprécie le plus chez mes amis :
- Mon occupation préférée :
- Mon rêve de bonheur :
- Quel serait mon plus grand malheur ?
- À part moi – même, qui voudrais-je être ?
- Où aimerais-je vivre ?
- La couleur que je préfère :
- La fleur que j’aime :
- L’oiseau que je préfère :
- Mes auteurs favoris en prose :
- Mes poètes préférés :
- Mes héros dans la fiction :
- Mes héroïnes favorites dans la fiction :
- Mes compositeurs préférés :
- Mes peintres préférés :
- Mes héros dans la vie réelle :
- Mes héroïnes préférées dans la vie réelle :
- Mes héros dans l’histoire :
- Ma nourriture et boisson préférée :
- Ce que je déteste par-dessus tout :
- Le personnage historique que je n’aime pas :
- Les faits historiques que je méprise le plus :
- Le fait militaire que j’estime le plus :
- La réforme que j’estime le plus :
- Le don de la nature que je voudrais avoir :
- Comment j’aimerais mourir :
- L’état présent de mon esprit :
- La faute qui m’inspire le plus d’indulgence :
- Ma devise :
E) LE PORTRAIT CHINOIS.
Faites votre propre portrait chinois puis celui d’un/une de vos camarades ; se reconnaîtra-t-il/elle ? Si j’étais…
Si j’étais un objet, je serais…
Si j’étais une saison, je serais…
Si j’étais un plat, je serais…
Si j’étais un animal, je serais…
Si j’étais une chanson, je serais…
Si j’étais une couleur, je serais…
Si j’étais un roman, je serais…
Si j’étais une légende, je serais…
Si j’étais un personnage de fiction, je serais…
Si j’étais un film, je serais…
Si j’étais un dessin animé, je serais…
Si j’étais une arme, je serais…
Si j’étais un endroit, je serais…
Si j’étais une devise, je serais…
Si j’étais un oiseau, je serais…
Si j’étais une musique, je serais…
Si j’étais un élément, je serais…
Si j’étais un végétal, je serais…
Si j’étais un fruit, je serais…
Si j’étais un bruit, je serais…
Si j’étais un climat, je serais…
Si j’étais un loisir, je serais…
Si j’étais une planète, je serais…
Si j’étais un vêtement, je serais…
Si j’étais une pièce, je serais…
Si j’étais un véhicule, je serais…
Si j’étais un adverbe de temps, je serais…
Si c’était un objet, ce serait…
F) POESIE
Poeme ou texte avec phrases courtes, commençant par une lettre de votre prénom
Atelier d’écriture : L’ACROSTICHE.
Poème ou strophe où les initiales de chaque vers, lues dans le sens vertical, composent un nom ou un mot-clé.
rimes suivies (AABB).
Vous pouvez en outre inventer des acrostiches avec des qualités, des sentiments, des valeurs
HAÏKU = poème d’origine japonaise extrêmement bref, célébrant l’évanescence des choses et les sensations qu’elles suscitent, évoque généralement une saison, comprend 3 lignes ou 3 vers. Le premier fait 5 syllabes, le second, 7 et le troisième, 5, à nouveau. Soit, 17 syllabes, en tout. Ni plus, ni moins.
En utilisant les lettres de votre nom, trouvez des mots qui vous ressemblent (aspect, qualités, défauts, goûts, désirs…)
TAUTOGRAMME = phrase dont tous les mots commencent par la même lettre.
Songeuse solitaire
Suzanne, si séduisante,
Se sent songeuse soudain,
Sans son sage séraphin,
Sans sa soeur, sans sa servante,
Sans savoir si ses secrets
Ses songeries, son silence,
Seront subtiles souffrances…
Sinon surprises sacrées!
Noël Prévost, Jouer avec les poètes, Coll. «Fleurs d’encre», Hachette, 1999.
LES MOTS QUE J’AIME / QUE JE HAIS
FAIRE UN INVENTAIRE.
- choses élégantes
- choses qui ont un aspect sale
- choses désolantes
- choses qui font battre le cœur
- choses qui ne font que passer
- choses qui doivent être courtes.
Ou encore
♦ choses qui me mettent en colère.
♦ choses qui me font rire.
♦ mes faiblesses.
♦ mes atouts.
jouer avec les couleurs
POEME
Quatrain : abba
LES ASSOCIATIONS D’IDÉES
Voici un patchwork de 30 mots :
Ensemble Liberté Amour Violence Solitude Justice Sexisme Fierté Honte Respect
Honneur Misère Amitié Bonheur Injustice Colère Espérance Mépris Gentillesse Force
Racisme Beauté Courage Humanité Charme Abus
Loi Dignité Malheur Bonté
Choisissez 3 de ces mots – ceux qui vous inspirent le plus – et notez ce qu’ils vous évoquent en reproduisant le schéma ci-dessus.
Ensuite, rédigez un texte où vous expliquerez pourquoi un mot vous fait songer aux autres mots que vous lui associez ; faites de même avec les deux autres mots que vous avez choisis.
FOUILLER SA MÉMOIRE.
Dans son livre intitulé Je me souviens, l’écrivain Georges Perec relate 480 petits souvenirs de la vie quotidienne, tels qu’ils lui reviennent à l’esprit, tout en invitant le lecteur à continuer cet inventaire
À la manière de G. Perec, faites l’inventaire de vos souvenirs d’enfance, tels qu’ils surgissent
ÉCRIRE À PARTIR D’UNE PHOTO
Comme Annie Duperey, écrivez ce que vous évoque une photographie personnelle qui vous est chère.
INVENTER SON FUTUR (Bcl mon exercice)
TESTAMENT POÉTIQUE
PANGRAMME (avec les lettres de l’alphabet)
Admirable Beaulté Célicque, Divine Et Ferveur Glorïeuse,
Honneste, Juste, Katholicque, Luciférant, Miraculeuse, Nette, Odorable, Précïeuse, Quérant Refuge Suportable, Tousjours Vierge Xpristicoleuse
Ymne Zélable & ވ:fortable.
Lisez la phrase suivante:
« Portez ce vieux whisky au juge blond qui fume ».
Cette phrase est souvent présente dans les méthodes d’apprentissage de la dactylographie, car c’est un pangramme.
- Quel est son intérêt pour apprendre à taper à la machine ?
* À votre tour, composez une autre phrase pangrammatique.
PASTICHE. (10 pieds ?)
Écrire un pastiche, cela consiste à imiter le texte d’un autre auteur.
PARODIE (vir page 48)
consiste à imiter un texte en le caricaturant, dans l’intention de s’en moquer et de faire rire
parodier une fable par exemple
MÉTAPHORE = image littéraire qui consiste à remplacer un mot par un autre, en jouant sur l’analogie (c’est-à-dire le point commun) qui permet de les rapprocher.
La métaphore se distingue de la comparaison. La comparaison utilise un outil de comparaison pour relier le comparé et le comparant, alors que dans la métaphore, seul le comparant est présent (la comparaison est sous-entendue).
La métaphore filée consiste à poursuivre une métaphore tout au long d’un texte, à l’aide de
plusieurs images successives et qui sont liées entre elles.
Cyrano parlant de son long nez : « C’est un roc ! C’est un pic ! C’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ?… C’est une péninsule ! » →Métaphore filée
MÉTAPHORES SURRÉALISTES =
EXPRESSIONS : avec le mot « mains » ou le mot « pied »
LES EXPRESSIONS IMAGÉES
EXPRESSIONS IMAGÉES PÉJORATIVES :
- Bête comme ses pieds.
- Têtu comme une…
- Con comme un…
- Gras comme un…
- Sale comme un peigne.
- Bavard comme une…
- Paresseux comme un loir.
- Saoul comme un…
- Sec comme un…
- Plein comme une…
- Dur comme le…
- Haut comme…
- Fier comme…
EXPRESSIONS IMAGÉES MÉLIORATIVES : - Doux comme un agneau.
- Malin comme un…
- Beau comme un astre.
- Belle comme le…
- Jolie comme un …
- Libre comme…
- Léger comme une…
- Propre comme un sou neuf.
- Vif comme l’…
- Rusé comme un…
- Fort comme un …
- Gai comme un…
* Sage comme une…
détournement de sens
Cf DEVOS
LISTE D’EXPRESSIONS POPULAIRES À DÉTOURNER
- Avoir le cœur sur la main.
- Avoir un cœur d’or.
- Le cri du cœur.
- Parler à cœur ouvert.
- En avoir le cœur net.
- Faire le joli cœur.
- Ne pas avoir froid aux yeux.
- Avoir les yeux plus grands que le ventre.
- Coûter les yeux de la tête.
- Faire les gros yeux.
- Faire les yeux doux.
- À l’œil.
- Taper dans l’œil.
- Tourner de l’œil.
- Ne dormir que d’un œil.
- Faire de l’œil.
- Avoir bon pied bon œil.
- Être bête comme ses pieds.
- Casser les pieds.
- Faire du pied.
- Mettre les pieds dans le plat.
- Prendre son pied.
- Ne pas savoir sur quel pied danser.
- Avoir chaud aux fesses.
- Serrer les fesses.
- Ne pas avoir sa langue dans sa poche.
- Une langue de vipère.
- Avoir un mot sur le bout de la langue.
- Perdre la tête.
- Faire la tête.
- Avoir la grosse tête.
- Donner sa tête à couper.
- Avoir la tête en l’air.
- Être mouillé jusqu’aux os.
- Tomber sur un os.
- Avoir quelqu’un dans le nez.
- Se casser le nez.
- Avoir un coup dans le nez.
- Se laisser mener par le bout du nez.
- Avoir les dents longues.
- Claquer des dents.
- Montrer les dents.
* Garder une dent contre quelqu’un.
IMAGINER DES RÉPLIQUES (un dialogue à compléter)
un mot pour un autre (récit abracadabran)
INCIPIT = première phrase d’un roman.
Vous trouverez ci-dessous une liste de premières phrases, piochées au hasard chez des romanciers célèbres. Choisissez l’un de ces incipit – celui qui vous inspire le plus – et écrivez-lui une suite cohérente (15 à 20 lignes).
Ensuite, vos textes seront lus à haute voix et commentés.
« Cette histoire ne m’appartient pas, elle raconte la vie d’un autre. »
Amin Maalouf, Les Échelles du Levant, Éditions Grasset, 1996. Jacques Lanzmann, Le Dieu des Papillons, Éditions Lattès, 1993.
« Le camion avance. »
« Il fait nuit et je viens de me réveiller en sursaut quelque part dans la maison. »
Daniel Picouly, Le Champ de Personne, Éditions Flammarion, 1995. David Lodge, Thérapie, Éditions Rivages, 1995.
« Bon, c’est parti. »
« C’est un vieux bâtiment à étage, plantée au milieu d’une cour goudronnée. »
« Je viens de tuer ma femme. »
Martin Winckler, La Maladie de Sachs, Éditions P. O.L., 1998. Emmanuel Pons, Je viens de tuer ma femme, Éditions Arléa, 2006.
« Je sais à quel point cette histoire pourra semer de trouble et d’angoisse, à quel point elle perturbera de gens. »
Marie Darrieussecq, Truismes, Éditions P.O.L., 1996. Romain Gary, La Promesse de l’Aube, Éditions Gallimard, 1960.
« C’est fini. »
« Tout est provisoire : l’amour, l’art, la planète Terre, vous et moi. »
Frédéric Beigbeder, 99 francs, Éditions Grasset, 2000.
«Au XVIIIème siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus abominables de cette époque qui pourtant ne manqua pas de génies abominables. »
Patrick Süskind, Le Parfum, Éditions Fayard, 1986.
« Le 1er juillet 1998 tombait un mercredi. »
Michel Houellebecq, Les Particules élémentaires, Éditions Flammarion, 1998.
« Je m’en vais, dit Ferrer, je te quitte. »
Jean Échenoz, Je m’en vais, Éditions de Minuit, 1999.
RECIT
rédigez une courte nouvelle qui ménage une surprise finale. Votre texte débutera par : « Je leur avais bien dit que… »
Vous terminerez avec : « …Le médecin remplit l’acte de décès, puis il me ferme les yeux. Rideau. » d’abord égarer le lecteur, et ensuite le surprendre à la fin
N’oubliez pas de donner un titre à votre nouvelle.
Le poète Charles Baudelaire (1861-1867) a laissé des « plans et projets de romans et nouvelles » qu’il n’a pas pu écrire avant de mourir.
Choisissez l’un des titres ci-dessous et rédigez une courte nouvelle (15-20 lignes) qui lui corresponde.
Le marquis invisible. Le portrait fatal. L’amour parricide. L’almanach.
La fin du monde.
Pile ou face.
Le triomphe du jeune Boniface. La Licorne.
La maîtresse de l’idiot.
Une brebis galeuse.
Une infâme adorée.
L’automate.
Les enseignements d’un monstre. Le crime au collège.
Le catéchisme de la femme aimée. Le mari corrupteur.
Les monstres.
Les heureux de ce monde.
Le monde sous-marin. Une ville dans une ville. Les mineurs.
Le rêve prophète.
Le prétendant malgache.
Le fou raisonnable et la belle aventurière. Le déserteur.
Le boa.
Une rancune.
[…]
DÉCRIRE UN LIEU IMAGINAIRE
inventez et décrivez le lieu imaginaire où vous aimeriez vivr
LES LETTRES IMPOSÉES.
Un concours organisé par Magnard, proposait l’épreuve suivante :
« Rédigez un texte de 300 caractères maximum (espaces compris) contenant le plus possible les lettres du nom de la collection Dicos d’or: CDIORS. C et D valent deux points ; I, O, R et S : un point. »
À votre tour, écrivez un texte cohérent en respectant cette consigne, ainsi que les règles d’orthographe et de syntaxe, puis comptez vos points. Le gagnant est celui qui obtient le meilleur score !
LA SYLLABE IMPOSÉE = ba
Un bagnard banal — balafré et basané — balayait le bar de la Baleine en baragouinant dans sa barbe. Un barzoï batifolait avec un bâtard de basset. À la Bastille, un bateleur bâtait un babiroussa ; les badauds, baba, babillaient. Près du bazar, un Bavarois bavardait avec un baladin. La barre du baromètre bascula et badaboum… Pour une balourdise de baderne, ce fut la bagarre. Le bagnard balafra le bateleur, le Bavarois bâtonna le baladin, le barzoï battit le bâtard de basset et les badauds ballottés se barricadèrent…
Quel bataclan !
Exemples
Voici une liste de mots en « dé »- que vous pouvez par exemple utiliser :
déambuler – déballer – le débarquement – un débarras – un débat – débile – un débit – déblayer – déboiser – débonnaire – déborder – déboucher – débraillé débrouiller – un début – la décadence – un décalage – décaler – décamper – un décapsuleur – décéder – décembre – la déception – décevoir – déchaîné – un déchet – déchiqueter – décider – décisif – déclarer – déclencher – décoiffer – un décodage – un décolleté – des décombres – décoratif – découper – une découverte – décousu – un déjeuner – un délégué – démodé – déconner – dépité – un départ – déchirer – déclamer – une dérive – délirer – désordonné – un député…
LE LIPOGRAMME.
Il a disparu. Qui a disparu ? Quoi ?
Il y a (il y avait, il y aurait, il pourrait y avoir) un motif tapi dans mon tapis, mais, plus qu’un motif : un savoir, un pouvoir.
Imago dans mon tapis.
L’on dirait un Arcimboldo, parfois : un autoportrait, ou plutôt l’ahurissant portrait d’un Dorian Gray hagard, d’un albinos malsain, fait, non d’animaux marins, d’abondants fruits, d’involutifs pistils s’imbriquant jusqu’à l’apparition du front, du cou, du sourcil, mais d’un amas d’insinuants vibrions s’organisant suivant un art si subtil qu’on sait aussitôt qu’un corps a suffi à la constitution du portrait, sans qu’à aucun instant on ait pourtant l’occasion d’y saisir un signal distinctif, tant il parait clair qu’il s’agissait, pour l’artisan, d’aboutir à un produit qui, montrant puis masquant, tour à tour, sinon à la fois, garantit la loi qui l’ourdit sans jamais la trahir.
D’abord on voit mal la modification. On croit qu’il n’y a qu’un tracas instinctif qui partout vous fait voir l’anormal, l’ambigu, l’angoissant. Puis, soudain, l’on sait, l’on croit savoir qu’il y a, non loin, un l’on sait trop quoi qui vous distrait, vous agit, vous transit. Alors tout pourrit. On s’ahurit, on s’avachit : la raison s’affaiblit. Un mal obstinant, lancinant vous fait souffrir. L’hallucination qui vous a pris vous abrutira jusqu’à la fin.
L’on voudrait un mot, un nom ; l’on voudrait rugir : voilà la solution, voilà d’où naquit mon tracas. L’on voudrait pouvoir bondir, sortir du sibyllin, du charabia confus, du mot à mot gargouillis. Mais l’on n’a plus aucun choix : il faut approfondir jusqu’au bout la vision.
L’on voudrait saisir un point initial : mais tout a l’air si flou, si lointain…
Georges Perec, La Disparition, éd. Denoël, 1969
Trahir qui disparut, dans La disparition, ravirait au lisant subtil tout plaisir. Motus donc, sur l’inconnu noyau manquant – « un rond pas tout à fait clos finissant par un trait horizontal » -, blanc sillon damnatif où s’abîma ,un Anton Voyl, mais d’où surgit aussi la fiction. Disons, sans plus, qu’il a rapport à la vocalisation. L’aiguillon paraîtra à d’aucuns trop grammatical. Vain soupçon : contraint par son savant pari à moult combinaisons, allusions, substitutions ou circonclusions, jamais G.P. n’arracha au banal discours joyaux plus brillants ni si purs. Jamais plus fol alibi n’accoucha d’avatars si mirobolants. Oui, il fallait un grand art, un art hors du commun, pour fourbir tout un roman sans ça!
B. Pingaud.
IL Y A TROIS GRANDES ABSENTES ; LESQUELLES ?
Ondoyons un poupon, dit Orgon, fil d’Ubu. Bouffons choux, bijoux, poux, puis du mou, du confit, buvons non point un grog : un punch. Il but du vin itou, du rhum, du whisky, du coco, puis il dormit sur un roc. Un bruit du ru couvrit son son. Nous irons sous un pont où nous pourrons promouvoir un dodo, dodo du poupon du fils d’Orgon fils d’Ubu. Un condor prit son vol. Un lion riquiqui sortit pour voir un dingo. Un loup fuit. Un oppossum court. Où vont-ils ? L’ours rompit son cou. Il souffrit. Un lis croît sur un mur : voici qu’il couvrit orillons ou goulots du cruchon ou du pot pur stuc. Ubu pond son poids d’or.
VERS RHOPALIQUE (formé d’une suite de mots dont chacun a une syllabe de plus que le précédent : le premier est toujours un monosyllabe. Période rhopalique, celle où les incises des membres de la période deviennent de plus en plus longues, ou de plus en plus courtes, comme fait une massue.)
Exemples = À un mur bête blanc ivoire montent certains vigoureux sarmenteux : persicaires, aristoloches inimaginables, chèvrefeuilles monstrueusement indisciplinables, suremberlificotés, multidimensionnels.
Latis.
À la mer nous avons trempé crûment quelques gentilles allemandes stupidement bouleversées.
vers croissants et/ou décroissants.
J
AI
CRU
VOIR
PARMI
TOUTES
BEAUTÉS
INSIGNES
ROSEMONDE
RESPLENDIR
FLAMBOYANTE
PANTELANTE
ÉCARTELÉE
ÉVOQUANT
QUELQUE
CHARME
TORDU
SCIÉ
SUR
UN
X
TEXTE FENDU
Couper en deux un document
LOGO-RALLYE
(Dot, baïonnette, ennemi, chapelle, atmosphère, Bastille, correspondance).
Un jour, je me trouvai sur la plate-forme d’un autobus qui devait sans doute faire partie de la DOT de la fille de M. Mariage, qui présida aux destinées de la T.C.R.P. Il y avait là un jeune homme assez ridicule, non parce qu’il ne portait pas de BAÏONNETTE, mais parce qu’il avait l’air d’en porter une tout en n’en portant pas. Tout d’un coup ce jeune homme s’attaque à son ENNEMI : un monsieur placé derrière lui. Il l’accuse notamment de ne pas se comporter aussi poliment que dans une CHAPELLE. Ayant ainsi tendu L’ATMOSPHÈRE, le foutriquet va s’asseoir. Deux heures plus tard, je le rencontre à deux ou trois kilomètres de la BASTILLE avec un camarade qui lui conseillait de faire ajouter un bouton à son pardessus, avis qu’il aurait très bien pu lui donner par CORRESPONDANCE.
(Raymond Queneau, Exercices de style, Gallimard, 1947)
Attention, votre récit doit être suffisamment fluide pour qu’à la lecture, aucun des mots présents ne semble inopportun ou choquant !
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EXERCICES DE STYLE.
Dans son livre Exercices de style, Raymond Queneau raconte 99 fois la même histoire, en variant le niveau de langue, la situation de communication, le ton, le genre littéraire, le type de texte… :
« Le narrateur rencontre, dans un autobus, un jeune homme au long cou, coiffé d’un chapeau. Le jeune homme échange quelques mots assez vifs avec un autre voyageur, puis va s’asseoir à une place devenue libre. Un peu plus tard, le narrateur rencontre le même jeune homme en grande conversation avec un ami »
Réécrivez cette anecdote en variant le style ; vous pouvez par exemple la reprendre avec :
- Un langage familier.
- Un langage soutenu.
- Un langage vulgaire.
- Un langage technique.
- Des expressions marseillaises ou provençales.
- Des vers rimés.
- Des répétitions de sons (des assonances et des allitérations)
- Des comparaisons.
- Des exagérations (des hyperboles).
* Des métaphores animalières.
L’ALPHABET PARLANT.
Il s’agit d’écrire un texte en n’utilisant que des lettres de l’alphabet. Elles ne comptent que par leur prononciation.
- Traduisez le texte ci-dessous ; voici son début : « Hélène est née au pays grec… »
- De même, traduisez l’extrait de la chanson ci-dessous.
LNNEOPY. LIATT, LIAVQ, LIAETLV, LIAETOQP, LIAETED ; LIAME, LIAETMEEAI ; LIAETDS.
LIACD, LIAOBI , LIAETHT,
LIAETAJT, ABC, KOT, LIAVGT LIARITEIEDCD, AGEKC.
LNA LNA HO LNA AOT CO GAP LNA OO LNA HO
LHO LHO OLNA LAOTCO OLNA GCDGCD OLNA GTACBA OLNA LNA HO
OJV OJV OLNA LNA LNA HO
Extrait de la chanson LNA HO, de Michel Polnareff, CBS, 1990.
Voir bouts-rimés (page 37)
Dans la braise il y a…
Dans l’année il y a…
Et dans l’azur…
Dans la brume il y a…
Dans l’amour il y a…
Et dans le sang…
Dans la peine il y a…
Dans le feu il y a…
Et dans la vie…
Et dans l’homme il n’y a qu’un poème de joie.
CALLIGRAMME (dessiner avec les phrases)
FIGURES DE STYLE
assonances et allitérations
Comparaison, métaphore, personnification, chiasme, litote, hyperbole
Noms des figures de style Exemples
Les figures de l’amplification et de l’atténuation. L’euphémisme Il a vécu (= il est mort)
Les figures de l’analogie. La comparaison Ce jeune garçon est beau comme un Apollon.
La métaphore Les jeunes filles caquettent au fond de la classe.
La personnification Les arbres gémissent au vent.
Quels sont les figures de style et leurs définitions ?
Résultat de recherche d’images pour « figures de style »
De manière générale, les figures de style mettent en jeu : soit le sens des mots (figures de substitution comme la métaphore ou la litote, l’antithèse ou l’oxymore), soit leur sonorité (allitération, paronomase par exemple) soit enfin leur ordre dans la phrase (anaphore, gradation parmi les plus importantes).
un oxymore, figure réunissant deux mots aux connotations contraires (« soleil » et « noir ») et une métaphore (analogie entre le « soleil noir » et la « mélancolie », maladie de l’ennui),
L’expression « figure de style » est un ensemble de deux figures de style accolées, une métaphore et une métonymie :
MÉTONYMIE est une figure de style qui, dans la langue ou son usage, utilise un mot pour signifier une idée distincte mais qui lui est associée. L’association d’idées sous-entendue est souvent naturelle, parfois symbolique ou encore logique : l’artiste pour l’œuvre, la ville pour ses habitants, le lieu pour l’institution
JEUX DE MOTS, des clichés, de locutions figées ou de raccourcis de langage comme dans l’expression imagée : « Il pleut des cordes »
SOLÉCISME = erreur de langage qui enfreint les règles de la syntaxe (la forme existe), non celles de la morphologie (ce serait alors un barbarisme : la forme n’existe pas). Le mot, issu du latin soloecismus, dérive du nom de la ville ancienne de Soles1, en Asie Mineure, dont les habitants étaient connus pour estropier la langue grecque.
C’est également le cas de l’anacoluthe comme dans la dernière strophe de L’Albatros de Charles Baudelaire : « Exilé sur le sol au milieu des huées // Ses ailes de géant l’empêchent de marcher ». Reste que pour évaluer une figure par rapport à cette norme, il faudrait définir « un degré zéro de l’écriture » selon Roland Barthes14,D 5 et de l’usage linguistique, ce qui n’est pas possible puisque chaque locuteur teinte son propos de sa subjectivité propre. C’est dans les textes littéraires qu’on rencontre plus particulièrement les figures de style employées pour leur fonction esthétique et leur effet sur le « signifié » : chaque genre possède ses figures spécifiques ou favorites. Les romans usent de procédés descriptifs ou allusifs comme l’analepse ou la digression, la poésie privilégie des figures jouant sur les sonorités (allitération, homéotéleute) ou les images (métaphore, personnification) alors que l’art dramatique du théâtre utilise quant à lui des figures mimant les tournures orales ou permettant de moduler l’intensité de l’action. Cependant, beaucoup de figures de style sont transverses à tous les genres et à toutes les périodes.
ZEUGME, ou encore attelage, est une figure de style qui consiste à faire dépendre d’un même mot deux termes disparates qui entretiennent avec lui des rapports différents, en sous-entendant un adjectif ou un verbe déjà exprimé. Il s’agit donc d’une forme d’ellipse. On distingue le zeugma syntaxique, quand le terme non répété est utilisé dans le même sens que déjà exprimé et du zeugma sémantique, où le terme occulté est utilisé dans un sens différent de celui déjà exprimé. Cette dernière figure, appelée également attelage, associe le plus souvent deux compléments d’objet, l’un de sens concret et l’autre de sens abstrait, pour un effet humoristique voire ironique. Il est proche de la syllepse de sens, de l’hendiadys, de la concaténation ou encore de l’anacoluthe
Mise à jour juillet 2023