Réseautage, maillage, networking, réseaux …
En France, le mot « réseautage » est complètement inconnu. Le mot « Networking » l’était aussi jusque dans les années 1990.
Je suis une des rares personnes à employer le terme « Networking » depuis 1980 environ.
Ma définition emprunté à Hervé S « un maillage fin d’initiatives pour augmenter son potentiel de culture et aussi sa liberté d’action. Une pratique visant à acquérir volontairement et systématiquement des contacts professionnels satisfaisant des besoins réciproques »….
Depuis 1990, une personne utilise le mot « maillage », qu’elle a d’ailleurs déposé à l’INPI : Danièle ROUSSEAU qui a créé, en France, une association de femmes baptisée «Dirigeantes».
Pour ma part, j’ai découvert au Québec en 1984 et aux États-Unis en 1988 que je faisais du «maillage» sans le savoir – comme monsieur Jourdain faisait de la prose … – et ce, comme Lise CARDINAL, depuis mon adolescence !
MON HISTOIRE
Venant d’une famille nombreuse et soudée mais dispersée aux 4 coins de la France, et participant à des associations depuis l’âge de 12 ans, après 9 années de pension et de multiples déménagements, j’ai pris très tôt l’habitude de gérer mes carnets d’adresses.
A tel point, qu’à l’âge de 20 ans, j’avais plus de 1,000 noms dans un joli carnet à pinces (feuilles indépendantes).
Pendant mes années étudiantes, j’avais un carnet par pays (Espagne, Grande- Bretagne, Suisse, France …) et comme les voyageurs, je changeais de porte-monnaie et de carnet d’adresses à chaque déplacement hors de France. Avant les ordinateurs, j’ai pris l’habitude de les photocopier une fois par an, à la suite d’une perte (la catastrophe).
Au tout début des années 80, j’ai acheté un ordinateur, rien que pour gérer mes fameux carnets, car les recopier chaque début d’année devenait fastidieux.
Puis je me suis rendue compte que je connaissais plus de femmes que d’hommes, aussi quand j’ai découvert, en 1983, le « Bottin des femmes professionnelles et commerçantes » des soeurs Lanctot de Montréal, j’ai immédiatement décidé de créer la même chose en France. Cela n’a pas été facile : la méfiance très française et le manque de confiance en soi de nombreuses femmes ont été un frein.
J’ai ensuite, pour les anciens élèves de la prestigieuse école supérieure « Sciences Po » de Paris, organisé des petits déjeuners « networking » pendant 2 ans. Mais la formule s’est essoufflée en grande partie par manque de générosité. La plupart me disait « cela ne me rapporte rien ».
MA PHILOSOPHIE du Networking
Or, pour moi, le « réseautage » est une action sur le long terme. Mélange d’investissement en matière grise et de générosité non calculée (on donne souvent sans espoir de retour), c’est un état d’esprit.
Je le compare souvent à la politesse. Comment l’expliquer, sinon en montrant ses manifestations ? La politesse est un « savoir être » qui ne s’apprend pas en quelques heures (au contraire des techniques qui sont des « savoir-faire » : la conduite automobile ou l’utilisation d’un ordinateur, par exemple).
Je revendique l’éthique en affaires,
comme je milite pour le professionnalisme dans le bénévolat.
Depuis les années 1990, on parle beaucoup des « réseaux » en France : « il faut faire partie de réseaux », « les réseaux sont utiles », (quelques fois « les réseaux sont dangereux »), « un-e tel-le a un très beau carnet d’adresses », « 60% des emplois se trouve grâce aux relations personnelles » – source APEC – , mais personne ne dit que les réseaux ne sont pas spontanés, qu’ils doivent être encouragés, entretenus.
Aucune loi n’empêche de faire du « réseautage » !!!! Comme le civisme, comme la communication, le réseautage s’apprend. Et avec internet (que j’aurais fini par inventer – dis-je en toute modestie :=), nous pouvons « réseauter » sur la terre entière maintenant.
Merci à Lise Cardinal de nous sensibiliser à cette magnifique façon de «relier les êtres humains».
Merci à nos ami(e)s Québecquois de nous faire partager leur expérience.
Vive les réseaux libres !
Brigitte CASSIGNEUL mai 2002 (éditorial sur le site de Lise CARDINAL – supprimé depuis)
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