1960 : je suis reçu au BEPC, alors que j’avais 7/20 de moyenne … Je n’avais pas le trac, ce qui a sans douté aidé !
J’ai 16 ans, et je vais en Espagne pour la première fois (encore à l’époque sous Franco)
Merveilleux séjour
J’avais demandé à mes parents de m’envoyer en Espagne, en interrogeant la famille, ils trouvent un contact à Barcelone. Des amis de ma tante à Cherbourg, Geneviève et Maurice LE B. avaient passé des vacances en Espagne, à Casteldfells. Ils s’étaient liés d’amitié avec une famille catalane, Joan et Romei PETIT. C’est l’année de l’enlèvement du petit Peugeot. Je pars en avion et dès la sortie, sur l’autoraoute qui va de l’aéroport au centre ville, je suis ébloue par ce paysage !
On vit dans la pénombre à cause de la chaleur. J’ai la chambre d’Esther, la soeur ainée de Sergi. Elle est partie en vacances avec une amie aux Baléares.
1961-62 en 2° et 1° à ND de Lisieux, je change d’école et de fille insupportable, je deviens «élève modèle» aux yeux des Religieuses, comme quoi une réputation vous suit si on reste dans la même école !
1962-63 : Pour la terminale, mes parents ont déménagé, depuis Paris, nous allons en banlieue nord, à Eaubonne.
1961 : Collée de peu à mon premier bac philo, je trouve une autre école pour redoubler = ND de Bury, année super (1962). Tout février, patins à glace sur l’étang de la propriété. Mes deux soeurs repartent en pension à Lisieux.
ETUDES SUPERIEURES = 1965 à 1968 = Etudes d’anglais à la Sorbonne
1963-64 (19 ans) Je m’inscris en « Lettres Supérieures » au lycée d’Enghien pour préparer une licence d’anglais, car je ne me sens pas prête à aller en fac = année super, mais je suis à deux doigts de virer ma cutie et je ne dois pas trop me fatiguer. Collée à l’examen de propédeutique en juin et en septembre, je redouble à la Sorbonne, et suis reçue en juin pour la 3° tentative. ouf !!!!
En terminale, j’avais décidé de faire une licence d’anglais et pour cela, il fallait que je m’inscrive en fac. Mais quelque part, je ne me sentais pas prête. Par un professeur de Bury, qui était aussi aumônier dans le lycée, j’ai entendu parler de cette « classe de préparation » … Aussi je me suis renseignée et j’ai déposé un dossier. A ma grande surprise, j’ai été acceptée avant les résultats du bac, que j’ai obtenu sans mention (au contraire de mon fils qui a eu une mention AB, grâce à son 19/20 en maths)
1964 : une année universitaire à Paris, à la Sorbonne, et nous avons des cours au centre (nouveau) de Censier
1965 (21 ans en octobre …) : je passe trois mois d’été à Londres, période super où je suis « payée pour danser » au Centre Charles Péguy. Je sors avec deux garçons (en tout bien tout honneur). Je n’ai pas encore 21 ans (ce sera en octobre). J’aurais pu rester à Londres, l’un de mes « chevaliers servants » m’appréciait beaucoup. Mais j’avais peur que, si je tombais amoureuse, je n’aurai pas la force de continuer mes études. Par contre, j’aurais pu me « libérer » de mes parents. J’ai un mini-studio indépendant, tout près de Leicester Square. Je suis « payée pour danser » … en effet, les autres secrétaires plus âgées, n’avaient pas envie de rester le soir pour les soirées, je me propose. Il suffisait de veiller à l’approvisionnement des sandwichs et boissons (à vendre). Bien sur, je ne pouvais pas refuser de danser si on m’invitait. Cela se terminait sagement à 22h.
Après mon année de Bury, chez les Maristes, j’avais participé à un congrès des Maristes à Lyon pour écouter, entre autres, le philosophe Jean GUITTON. A l’un des repas, assise à côté d’un père mariste, nous échangeons quelques mots et il me dit qu’il est à la paroisse ND des Français de Londres, qui gère une sorte de club de loisirs pour jeunes français expatriés = le centre Charles Péguy. Et ajoute-t-il « nous cherchons une secrétaire pour cet été ». Ni une, ni deux, je lui propose mes services et je passe 3 mois d’été super.
1965-1966 : une année en fac, toujours à Paris, je commence le judo.
OCTOBRE J’atteins enfin la majorité !!! à 21 ans à cette époque ! Après mon bac et une année de Lettres Supérieures, j’ai entamé une licence d’anglais pour devenir professeure d’anglais.
LICENCE d’anglais à Nanterre (la Folie) … Inscrite à la Sorbonne après une année de Lettres Supérieures au lycée d’Enghien – en même temps que Noelle JOSPIN devenue CHATELET car elle épousera notre prof de philo – je décide à la fois de me « tester » comme enseignante et de perfectionner mon anglais oral en passant une année scolaire comme « assistante de français » … Système des “assistants de langue” = travail à mi temps et salaire suffisant pour vivre correctement ! dans une « compréhensive school » à Glasgow. Coincidence = J’ai pu utiliser les nouvelles méthodes du CREDIF : structuro-globales que l’école commençait à pratiquer.
1966-1967 Je demande à être nommée en Ecosse
Je sais que le système britannique est cloisonné : Angleterre d’un côté et Ecosse de l’autre. Je veux absolument être dans une ville universitaire … Il y en a 5, je postule donc dans ces 5 villes. Avec Edimbourg en premier, mais je suis nommée à Glasgow. Tout le monde demandait Londres, et en fait bcp d’étudiantes se sont retrouvées dans de petites villes en Angleterre.
Je me suis préparée : pour cela, j’ai fait le premier de mes nombreux stages (payés de ma poche) avec les CEMEA spécial « futurs assistants de langues », une semaine à l’ENS de St Cloud = un vrai régal.
J’ai découvert la méthodologie « AV et structuro-globale) … c’est bien ce que cherchais. En rentrant d’Ecosse, je décide aussi de ne pas enseigner dans le secondaire en France, mais seulement à des volontaires.
En effet, l’adolescence me semble le plus mauvais moment pour apprendre une langue (les ados n’ont pas envie de parler dans leur langue !!! alors dans une autre ???)
Je progresse vraiment en anglais avec cette immersion de neuf mois. Pour faire des progrès, j’ai choisi d’habiter dans une résidence universitaire tenue par des religieuses : repas fournis matin et soir. Donc pension complète car je n’aime pas faire la cuisine et je voulais avoir tout mon temps pour des activités multiples.
Je partage ma chambre avec une anglaise puis une pakistanaise, suis amie avec une portugaise, Maria, qui fait des études scientifiques …
Matin : cours en fac, midi déjeuner dans la « comprehensive school », après midi, je donne mes cours de français. J’ai emporté mon vélo de France. Tous les soirs ou presque je suis inscrite dans une activité : danses folkloriques, débats à l’anglaise, plongée sous-marine, théâtre. En février avec le club de plongée, je nage à Oban en février et à Pâques, en Cornouailles, là où le Torrey Canon s’est échoué. https://fr.wikipedia.org/wiki/Torrey_Canyon
J’ai pu ainsi parvenir à un bon niveau d’anglais. Cela a été ma première expérience professionnelle, mon premier long séjour hors de France et m’a donné une vraie autonomie personnelle. Objectif atteint.
Je reviens passer des examens de licence en France, ils m’en restent encore deux à passer.
J’écrivais toutes les semaines à mes parents qui n’ont pas gardé les lettres, et je n’ai pas fait de copie !! Je regrette vraiment de n’avoir plus aucune trace.
1967 Je rentre en juin en France
Ayant entendu parler de la nouvelle université de Nanterre, je fais transférer mon dossier là bas, puis je demande un chambre à la cité U, que j’obtiens, à la grande stupéfaction de mon père.
1968 Dès février, l’agitation commence, je n’ai jamais rencontré Dany COHN BENDIT à l’époque (qui était en socio, mais quelques camarades m’en parlaient souvent).
J’étais présente sur le campus ce fameux 22 mars à Nanterre, mais je l’ai quitté vers midi.
Arrive mai 68, et les examens sont annulés.
Mes parents m’avaient prévenue, un an à l’avance, qu’ils ne me payaient plus d’études après 24 ans, ce que je trouvais normal. Je me lance donc dans une recherche d’emploi.
La mère d’une camarade de fac, Dominique de Beauregard, responsable à SC PO du labo de langues, me propose de me prendre à la rentrée de septembre 1968 comme assistante ! Et elle ajoute « comme vous avez fait de l’Espagnol, ce serait bien de le rafraichir … » Je recherche donc quelque chose en Espagne pendant l’été. J’avais fait partie du « Club des 4 vents » qui mettaient en contact familles françaises et étudiants étrangers. J’avais convaincu mes parents d’en recevoir un, si bien que nous avons accueilli plusieurs fois pour un WE un jeune du Dahomey. Ce club m’indique qu’il recherche des étudiants pour encadrer des adolescents qui passent un mois à Alicante, en Espagne pour suivre des cours d’Espanol.
J’avais un mini contrat pour l’été à Alicante, à partir de début juillet, j’avais donc quelques semaines libres en juin …
Je pars en septembre 1968, en Espagne, à Madrid où j’ai trouvé un travail comme professeure d’anglais et aussi un logement « en échanges de services » : dans une résidence pour jeunes filles, au sein du quartier universitaire (rue GRANJA …)
De passage à Madrid, je vois une petite annonce au consulat de France : on cherche une personne pour donner des cours dans une petite résidence de jeunes filles.
Je rencontre la responsable et nous décidons d’un échange de services : je serai logée et nourrie, avec une chambre indépendante. Je donnerai 2h de cours de langues le matin ! Pas de courses à faire, ni de cuisine ! Et ce, pendant une année universitaire (de septembre 1968 à juin 1969), je donne par ailleurs 4h de cours d’anglais de 18 à 22h à deux groupes de 10 techniciens supérieurs d’Iberia. Je gagne en tout plus qu’eux. L’un d’entre eux deviendra le père de mon fils (né en 1972)
JUIN 1968 = voir mon périple en Espagne (dont 13 nuits à la belle étoile) puis Alicante avec le club des 4 vents comme accompagnatrice de jeunes français qui font un cours d’été. C’est dans un grand et bel établissement tenu par les Jésuites ! Un laboratoire de langues et une grande piscine ! Logée et nourrie, voyage aller-retour Paris/Alicante payé et une petite indemnité. Pour un job d’été, ce n’est pas mal !
1969
1969, mes deux soeurs se marient, Martine la plus jeune à Pâques, et Christiane en juillet, je reviens exprès d’Espagne pour leur mariage.
A l’été 1969, je retrouve le collège de Jésuites à Alicante, mais cette fois, je suis professeur de FLE : je donne des cours le matin et suis libre l’après midi. J’ai trouvé un appartement meublé à 20 mn en bus de l’école. Je vais à la piscine ou à la plage l’après midi, encore la belle vie.
Je reviens à Madrid en septembre. Un de mes jeunes élèves de l’été m’avait proposé de me ramener en voiture à Madrid : le chauffeur de ses parents venait le chercher. Je reprends mes cours d’anglais jusqu’à Noel. Puis je rentre en France.
1970
Après quelques mois de vacances, je commence à travailler à Genève en Suisse (centre d’application linguistique = TUTOR, près de la gare de Cornavin). + 1° voyage USA à NY pour l’école américaine (gratuit sur le paquebot France depuis NY vers le Havre)
Avec une super directrice pédagogique : Marie Madeleine CHICLET, qui épousera Paul RIVENC. Son départ précipite le mien, car je sens que je n’apprendrai plus grand chose sans elle.
A Genève, à nouveau, je trouve un logement pas cher : une résidence pour une vingtaine de jeunes filles, dans un immeuble moderne. La responsable a besoin d’une personne qui veille à ce que tout se passe bien = travail très léger. Je ne paie que 100 francs suisses par mois et j’en gagne 1000, si bien qu’en un an, je fais des économies, ce qui me permet de passer quelques mois de vacances à parcourir l’Espagne.
Décès de mes grands parents à Cabourg.
2000 mots