Engagée dans les problématiques de genre depuis 1975, de différentes façons :
- dans les institutions nationales (Comité du Travail Féminin, Ministères des Droits des Femmes, Ministère du Travail, Délégation aux Affaires Européennes et Internationales, GIP International..)
- auprès d’institutions européennes (Bureau Egalité des Chances de la Commission Européenne, CEDEFOP, Programmes ILE, NOW..) et internationales (OCDE, Centre de Formation du BIT, Commission du statut des femmes de l’ONU..)
- en liaison avec des Fondations (Women’s World Banking, Friedrich Ebert Stiftung, Fondation Jean Jaurès,..)
- dans des associations militant pour l’ « empowering » économique des femmes (ADIEF, Retravailler, Forum Femmes Méditerranée, la CLEF – Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes -, Paris Pionnières et Fédération Pionnières) ainsi que l’Institut Emilie du Châtelet.
A présidé la CLEF de 2002 à 2008, représente Fédération Pionnières et en anime la Commission Entrepreneuriat Féminin.
PARCOURS
Au début des années 70, rencontre du Mouvement de Libération des Femmes, à Paris : Assemblées générales aux Beaux Arts, participation à un « groupe de prise de conscience », rencontre avec des femmes extraordinaires, ivresse de découvrir que ses propres empêchements, désirs refoulés, impatiences, sentiments d’injustice et de révoltes… étaient partagés par d’autres, que ce privé était, en fait, collectif.
Pour sortir du carcan, les grands alliés avaient été : l’école publique, laïque, républicaine, puis l’université, la force (et le bonheur) d’apprendre, et la possibilité de s’exprimer à travers la vie professionnelle, véritable « terrain d’aventure », ouvert sur le vaste monde. Curieuse de tout, j’ai commencé par quelques expériences dans le privé, qui m’ont menée de l’escale Air France à Los Angeles au bureau parisien d’un agent de change de Wall Street.
C’est pourquoi, dans les multiples formes d’engagement prises par la lutte des femmes, c’est la dimension professionnelle qui m’a mobilisée : inégalités dans les conditions de travail, les salaires, l’accès aux métiers et aux responsabilités professionnelles, l’enjeu de l’autonomie économique, pierre de touche de toutes les autres libertés.
En rejoignant en 1975 la petite équipe, militante, pionnière au sein du ministère du travail, du Comité du Travail Féminin, j’ai pu donner toute sa mesure à ces intérêts, côtoyant des sociologues comme Madeleine Guilbert, des syndicalistes comme Jeannette Laot, des juristes comme Marguerite Thibert – quelques noms dans une longue liste de grandes ainées, rassemblées par Marcelle Devaud.
La particularité de ce milieu est qu’il articulait très étroitement de hautes compétences professionnelles, une action pionnière pour introduire du changement effectif en activant plusieurs leviers de la société (administrations, entreprises, syndicats, associations, recherche), et un engagement militant, bénévole : la compétence, l’action et le don.
Profondément marquée par cette manière de faire et d’être, j’ai, par la suite, toujours tenté de lier vie professionnelle et militantisme associatif, nourrissant l’une par l’autre et inversement.
Concrètement, ceci s’est notamment traduit par :
- un travail, au plan professionnel, sur l’enjeu de la participation des femmes aux politiques et aux pratiques de développement économique local, en France, en Europe, ailleurs dans le monde. La question de l’entrepreneuriat féminin a ainsi émergé comme une problématique particulière, portée, professionnellement, dans des cadres institutionnels (Commission Européenne, OCDE, BIT) comme dans la société civile (actions associatives, fondations), tant à travers des actions militantes que par des études ;
- la mise en avant des enjeux de l’égalité de genre dans les actions de coopération internationale conduites par la France, l’Europe ou encore l’ONU, l’action au niveau institutionnel cherchant, là aussi, un écho dans des échanges au plan des sociétés civiles (Women’s World Banking, Lobby Européen des femmes…).
Ce parcours brièvement résumé me semble correspondra à celui de beaucoup de femmes de cette génération, qui optèrent pour un cheminement féministe au sein des administrations, qui cherchèrent à s’exprimer dans et sur leur lieu de travail, et leurs lieux de vie : dans leur vie de couple, face à la crèche, à l’école de leurs enfants, face à l’univers hospitalier, dans leur façon d’appréhender un accouchement, ou, quelques années plus tard, un cancer du sein, et puis, «la retraite», domaine à réinventer, lui aussi.
Monique H, août 2009
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